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par André Pascual

L´auteur:

Dessinateur industriel d'origine,maintenant professeur de productique,il enseigne la CAO.
L'infographie,principalement 3D,est l'une de ses passions.




Sommaire:

Découvrir Ted

[Illustration]

Résumé:

L'argument souvent présenté pour refuser de migrer de Windows vers Linux est la difficulté supposée à échanger les fichiers d'une plateforme à l'autre. Or,si les formats graphiques ne posent aucun problèmes,la question peut paraître légitime pour ce qui concernent les données bureautiques produites majoritairement par Office Microsoft ou tout autre produit naturellement compatible avec lui.


On pourrait répondre que StarOffice 5 ou 5.1 exploite aisément les fichiers Word et Excel,et qu'il transfère tout aussi aisément ses propres productions dans les formats de Microsoft.Mais on hésite souvent à lancer une application aussi lourde que StarOffice pour lire ou modifier un simple fichier provenant de Word ou WordPad.

Et c'est là que Ted intervient.




 

Qu'est ce que Ted?

Il s'agit d'un traitement de texte "wysiwyg" développé par Mark de Does [email protected], et non d'un simple éditeur de texte. Certes, il ne paie pas de mine: interface austère en Motif, pas d'icônes, couleurs contestables, peu de fontes disponibles... On voit immédiatement qu'il s'agit d'un outil pour fournir du travail, rien que du travail. Mais du bon travail, nous le verrons.

Voir Figure 0: aspect sans alacrité de Ted, malgré un montage dans Gimp.






L'archive se récupère sur <ftp://ftp.nluuq.nl/pub/editors/ted> ou <http://www.de-does.demon.nl>. Au choix, on téléchargera une archive binaire (liée statiquement) ou source; cette dernière, ted-2.5.src.tar.gz, pèse 1.9 Mo et nécessite Motif pour la compilation. En réalité, Lesstif.0.88-9 exécutera parfaitement la besogne et produira un exécutable de 1 Mo (après stirp). Lors du téléchargement, on n'aura pas oublié de faire l'emplette au même tarif de l'archive ted_f-2.5 au format rpm ou tgz, qui est le dictionnaire français utilisable par Ted.

Ted ne connaît qu'un format de lecture (mais trois en écriture): le format RTF, autrement dit Rich Text Format, qui présente l'avantage d'être indépendant d'un système et d'être accepté par tout traitement de texte digne de ce nom. De plus, les attributs donnés au texte lors de la mise en page, entendons par là les tailles, graisses, types de caractère, alignements, retraits ou renfoncements des paragraphes, sont conservés lors de la sauvegarde sous ce format. Ainsi, au lieu de sauver son travail sous Word, ou WordPad au format propriétaire DOC, suffit-il de le sauvegarder au format RTF pour qu'il soit récupéré, enrichissement compris, par une application Linux.  

Qui récupère quoi, et comment?

Soit le fichier produit avec WordPad, et sauvé au format RTF et DOC, destinés à être lus sous Linux; le même fichier a été produit par PressWork2 de GST, et sauvé en RTF seulement. Nous disposons donc de trois fichiers théoriquement identiques.

Voir Figure1






Essayons de les lire avec StarOffice, WordPerfect8, Maxwell et Abiword , censés lire les fichiers DOC et RTF, et Ted, qui ne lit que du RTF.

Résultats:

-StarOffice récupère parfaitement les fichiers DOC et RTF, et remplace la police BibleSript par de l'Helmet; attributs et mise en page sont conservés.
-WordPerfect récupère le format RTf; l'Arial est remplacé par Univers, Courier par Courier 10cpi (taille fixe donc), Times et BibleScript sont remplacés par CG Times; attributs (sauf taille Courier) et mise en page sont conservés. Le format DOC est mieux récupéré que le RTF.
-Maxwell (version 0.53) ne récupère aucun fichier Windows, seulement (et imparfaitement) les RTF de Linux, mais aucun DOC bien que cette option soit prévue.
-Abiword (version 0.7.5 non terminée) se comporte correctement lors de la récupération des RTF et des DOC.
-Ted récupère parfaitement les fichiers RTF de Windows et remplace seulement la police BibleScript par l'Helvetica, mais en conservant taille et graisse. Il lit tout aussi bien les fichiers RTF produits par les applications Linux ci-dessus.
La Figure2 montre Ted ayant chargé le fichier de WordPad, et prouve qu'il s'acquitte fort bien du travail dont on l'a chargé.






 

Quelles Polices de caractères?

A l'installation, Ted dispose de quatre polices: Times, Helvetica, Courier et Symbol. Il s'agit de polices métriques d'Adobe au format AFM; en principe Ted est capable d'utiliser toute police de ce type et comme les répertoires /usr/share/enscript ou /usr/share ghostscript d'une arborescence Linux en contiennent quantité, la tentation est forte de les utiliser, d'autant que la police Times livrée est limitée en taille à 18 points et qu'il en est de même pour le Courier italique et gras italique.

Cependant, malgré beaucoup d'efforts de ma part, seules les polices Utopia, New Century SchoolBook et Palatino ont pu être ajoutées dans /usr/local/afm pour être utilisées avec succés par Ted , avec une taille variable de 8 à 64 points. C'est peu, mais ces trois polices étant similaires au Times New Roman, et Helvetica étant similaire à l'Arial, qui sont les plus utilisées sous Windows, on peut considérer que l'on dispose dès lors du nécessaire pour récupérer correctement son travail réalisé avec Word.

La Figure3 montre ces polices dans Ted.






 

Il était tentant de sauver cet éventail de polices en fichier RTF et de voir ce qu'il en advenait dans les autres applications susceptibles de le lire. La Figure4 montre comment AbiWord lit ce fichier et comment Ted écrit son RTF: efficacement.






La documentation de Ted, un fichier de 712 ko appelé TeDocument.rtf, explique, en anglais, comment récupérer des polices AFM et comment les installer. Ces polices, en fait des fichiers descriptifs en mode texte, seraient utilisables après avoir été nettoyées du caractère retour charriot en fin de ligne et du caractère de fin de fichier Control-Z. Dit de cette façon, cela paraît plus simple que ce doit l'être en réalité.
 

Peut-on améliorer Ted?

Ajouter des polices, c'est déjà répondre oui.

Cependant le produit est tellement austère qu'on voudrait le civiliser un peu plus. Le porter sous Qt ou Gtk, si élégants et fonctionnels, est une tâche trop ardue.
Mais on peut se faire un petit plaisir: en regardant attentivement les copies d'écran, on remarque que Ted parle soit anglais soit français.Ce n'est pas magique, et il n'y a pas d'option de choix de langue: mais lors de l'installation Ted copie dans /usr/local/info un fichier ressource appelé Ted.ad.sample qui est totalement rédigé dans la langue d'Albion.

Cependant, il est extrêmement facile de le traduire. Lorsque la traduction est terminée, il suffit de le copier dans son répertoire personnel (Ex: /home/andre) en l'appelant tout simplement Ted. De plus, ce fichier autorise le choix de la police de démarrage, des unités, de la taille du "papier", des marges, du dictionnaire...

A ne pas négliger donc.
Je tiens à disposition mon fichier Ted traduit.
La Figure5 montre Ted et quelques boîtes de dialogue francisées






Nota: dans la suite de l'article, lorsqu'il sera fait référence aux termes anglais originaux utilisés dans les menus, la correspondance française qui en sera donnée entre parenthèses est celle de mon fichier Ted personnel.
 

Quelles fonctionnalités?

Il faut ouvrir les menus déroulants pour savoir de quoi Ted est capable, ce qui sauterait aux yeux, et serait plus pratique, si l'on disposait d'une barre d'icônes.
Le menu Insert (Insérer) est des plus intéressants car il permet d'agrémenter son texte avec 6 types d'objets:

- picture (image) vectorielle ou bit map: 13 formats reconnus dont .ico, .bmp et .wmf propres à Windows, ce qui ne peut nuire aux transferts de données, évidemment.. Ces images sont traitées par Ted comme un caractère texte pour ce qui concerne la disposition dans la page. Qaunt aux dimensions, elles sont modifiables par l'intermédiaire de huit poignées que l'on fait apparaître à l'aide d'un double clic gauche sur l'image.
Voir Figure6






Dans cet exemple, l'aigle qui est d'origine vectorielle se redimensionne sans mauvaise surprise; quant au Tux d'Or, qui est une image bitmap, il conviendra, lors des manipulations de taille, de respecter approximativement le rapport largeur/hauteur (le ratio) original, sous peine d'effets disgracieux. Ceux-ci disparaissent d'ailleurs dès que l'on redonne à l'image son ratio.

- symbol (symbôle) ou caractère particulier placé à l'aide d'une table de caractères. Il suffit de choisir le caractère à insérer et de valider en cliquant sur Insert. L'insertion se fera à la position courante du curseur dans le texte.
Voir Figure7






- hyperlink (hyperlien)
- bookmark (signet)
- File (fichier RTF)
- Table (Tableau créé à l'intérieur de Ted).

Le menu Format concerne la mise en forme des paragraphes. Il propose 3 types d'alignement: Left (gauche), right (droite) et centered (centré). On peut regetter l'absence de l'option justification qui donne toujours au texte un aspect plus net et plus professionnel.De plus par le biais de ce menu, il est possible d'insérer une ligne vide avant ou/et après un parapgraphe, d'ajouter une ligne en haut ou/et en bas du paragraphe, d'en faire une règle de formatage (copy ruler) et de l'affecter à d'autres paragraphes (paste ruler).

Le menu Tools (Outils) permet de travailler son texte brut pat le biais de 6 options:

-Font Tool (Outil Police) pour choisir la police, sa taille et son graisse à l'aide d'une boîte de dialogue spécifique autorisant la prévisualisation des choix effectués avant application.
-Find (Cherche) qui ouvre une boîte de dialogue évoluée pour chercher et remplacer
-Spelling (Orthographe) correcteur qui utilise le dictionnaire /usr/local/ind/French.ind, pour peu qu'il soit installé et qu'il soit déclaré dans le fichier ressource Ted. Ce dictionnaire, travail de Paul Zimmermann, de l'Inria Lorraine, se télécharge sur le site de Ted ou sur <ftp://ftp.inria.fr>. L'outil de correction autorise la construction d'un dictionnaire personnalisé
-options Learn et Forget-, permet d'ignorer les mots inconnus -option Ignore- , de corriger -option Correct- ou de rechercher des mots similaires -option Guess-.
- Page Setup (Mise en Page) pour définir taille du papier et marges.
- Insert Symbol (Insérer Symbôle ou caractère spécial).
- Table Tool (Outil Tableau) qui offre de multiples options pour construire des tableaux à insérer dans le texte. On pourrait préférer un outil plus simple à manipuler, comme l'outil de construction dynamique de tableaux de StarOffice.
Voir Figure8: exemple de tableau






D'autres fonctionnalités moins courantes sont disponibles comme Mail (Message), Hyperlinks (Hyperliens), Bookmark (Signet).... Ces deux dernières fonctionnalotés sont intéressantes si le document est sauvegardé comme document HTML par l'intermédiaire de l'option Save to (Sauver vers) du menu File (Fichiers) qui autorise la conversion du fichier en cours en fichier *.txt et *.html. En effet Ted peut sauvegarder dans ces formats même s'il n'est pas capable de les lire.

Supposons une sauvegarde en HTML. Si le document contient des images, celles-ci seront sauvegardées dans un sous-répertoire d'extension .img dépendant du répertoire contenant le fichier HTML sauvegardé. Pour être clair, si l'on sauvegarde le fichier en cours comme toto.html, et que ce fichier contient des images, un répertoire toto.img sera créé contenant toutes les images du document. Selon le nombre de couleurs des images, celles-ci seront converties en GIF ou en JPG et porteront des noms du type: 36b60ce1.gif ou 373a94ac.jpg, noms qui se retrouvennt à l'emplacement de l'image d'origine dans le document HTML ainsi créé. Tableaux, hyperliens et signets sont également conservés comme tels.

C'est tout simplement génial!

Ted offre-t'il d'autres possibilités? La réponse est oui, mais il est bon que l'utilisateur les découvre lui-même. Il s'agit de l'expédition de courrier directement depuis Ted, comme texte, RTF ou HTML, de la liaison Netscape-Ted, du copier-coller avec d'autres application X11...
 

Quelle conclusion?

Ted est un outil productif, léger, rapide qui se révèle très agréable à l'usage et raisonnablement stable dans sa version 2.5. Parfois, après utilisation de la touche Suppr pour supprimer des lignes vides, j'ai pu constater qu'il se refermait sans prévenir, ce qui oblige à de fréquentes sauvegardes préventives. Ce problème, somme toute mineur, ne m'était pas apparu avec la version 2.3. On peut donc à ce sujet légitimement regretter qu'il n'y ait pas de sauvegarde automatique règlable en fréquence.On peut aussi regretter l'absence de justification, de multicolonnage et d'habillage des images par le texte, ce qui ferait de Ted un bon outil de mise en page. Pour ma part, je souhaiterais le voir porté sous Gtk et Qt, ce qui donnerait un GTed et un KTed parfaitement intégrés dans Gnome et KDE.Mais à la vérité, Ted est un excellent outil. D'ailleurs, cet article, comme tous ceux que j'ai déjà commis, ont été composés avec Ted. Et que je sache, les éditeurs n'ont jamais eu de problème pour les intégrer dans leur PAO professionnelle. C'est tout dire.  

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